Radiations d’entreprises en 2024 : un signal d’alerte pour l’économie ?

Après une baisse marquée en 2023 (-17,9 %), les radiations d’entreprises ont connu un net rebond en 2024 (+9 %), atteignant 310 066 cessations d’activité.

S’agit-il d’un simple réajustement post-crise ou du symptôme d’un tissu économique sous tension ? Décryptage d’une tendance inquiétante

Une fin d’année sous pression

L’essentiel de la hausse des radiations s’est concentré sur le dernier trimestre 2024, avec près de 30 % des cessations enregistrées à cette période. Le mois de décembre à lui seul représente 11,2 % des radiations annuelles, suivi de près par novembre.

Pourquoi cette recrudescence ?

  • Des incertitudes économiques et fiscales incitant à anticiper les fermetures avant la clôture des comptes.

  • L’aboutissement en fin d’année de procédures collectives engagées plus tôt

Résultat : un taux national de radiation de 6,6 %, contre 5,2 % en 2023 – un indicateur révélateur d’un environnement économique plus contraint.

Des secteurs sous tension

Tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Le commerce concentre à lui seul 22,8 % des radiations, suivi par :

  • Les services aux entreprises (13,8 %)

  • L’immobilier (12,9 %)

  • La construction (10,3 %)

Les plus fortes hausses sectorielles :

  • Transport et entreposage : +143,9 %, victime de la flambée des coûts.

  • Commerce : +51,8 %, entre baisse de la consommation et concurrence du e-commerce.

  • Hébergement restauration : +21,8 %, toujours affaibli après la fin des aides Covid.

Fait notable : le secteur immobilier, après une année 2023 chaotique, semble se stabiliser avec une baisse des radiations de 12,9 %.

Des disparités régionales marquées

Les cessations d’activité ne touchent pas toutes les régions de manière égale :

  • Île-de-France : 28 % des radiations nationales

  • Auvergne Rhône-Alpes : 11,2 %

  • PACA : 11,1 %

  • Occitanie : 9 %

À l’inverse, la Corse (0,9 %) et le Centre Val de Loire (2,8 %) restent relativement épargnés.

Ces différences illustrent un paradoxe : les régions les plus dynamiques économiquement sont aussi les plus exposées aux soubresauts du marché.

Typologie des entreprises radiées

Certaines formes juridiques sont plus vulnérables que d’autres :

  • Entreprises individuelles : 30 % des radiations

  • SARL : 27,3 %

  • SAS : 27,2 %

La tendance est à la hausse des radiations chez les SAS (+18,8 %) et EI (+13,8 %).

À noter également :

  • Âge moyen des entreprises radiées : 9,8 ans

  • 62 % d’entre elles avaient un capital social inférieur à 5 000 €

Ce profil témoigne d’une fragilité accrue des structures jeunes ou sous-capitalisées

Fermetures volontaires ou subies ?

Les cessations volontaires demeurent majoritaires (53,7 %), mais en recul par rapport à 2023. En parallèle, les procédures collectives explosent (+14,6 %), représentant près d’un tiers des radiations.

Les causes principales :

  • Hausse des coûts d’exploitation

  • Fin des aides exceptionnelles

  • Accès au financement plus restreint

Les radiations d’office, souvent liées à des sanctions administratives, progressent aussi (+11,9 %), atteignant 11,5 % du total.

Quelles perspectives pour 2025 ?

L’année 2025 pourrait s’annoncer tout aussi délicate.

Trois facteurs seront à surveiller de près :

  • La consommation des ménages, moteur ou frein du commerce

  • Les politiques publiques, notamment les aides aux secteurs en difficulté

  • L’évolution du crédit et de la politique monétaire, avec un impact direct sur la construction et l’immobilier

Le rôle de l’accompagnement devient crucial : détection précoce des difficultés, soutien des tribunaux de commerce, et facilitation de l’accès au financement pourraient faire la différence.

Conclusion : un avertissement à ne pas négliger

Si la hausse des radiations peut partiellement s'expliquer par un rééquilibrage post-crise, la fragilité persistante du tissu entrepreneurial ne doit pas être ignorée. Sans ajustements des politiques de soutien et un renforcement des mécanismes de prévention, une nouvelle vague de cessations d’activité pourrait frapper l’économie en 2025, avec des conséquences directes sur l’emploi et la croissance.

Source : Infogreffe, article crée par 2RExpertise.

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